dimanche 16 août 2015

Nocivité du bruit


Nocivité du bruit

La nocivité du bruit est liée à un certain nombre de paramètres. L’AFSSE dans son rapport « Impacts sanitaires du bruit-Etat des lieux, indicateurs bruit-santé » (2004) rappelle l’incidence des caractéristiques de la source de bruit, du contexte et de facteurs individuels qui peuvent interagir entre eux.


- La qualité du bruit : les bruits de fréquence aiguë (fréquences élevées) sont, à intensité égale, plus nocifs que les bruits graves.

- La pureté : un son pur de forte intensité est plus traumatisant pour l'oreille interne qu'un bruit à large spectre. Mais il faut noter que les sons purs sont peu fréquents en milieu industriel ou dans l’environnement.

- L'intensité du bruit : le risque de fatigue auditive et/ou de surdité croît avec l'augmentation de l'intensité. Il existe une limite au-dessous de laquelle aucune fatigue mécanique n’apparaît.
Dans ces conditions, l’oreille peut supporter un nombre quasi infini de sollicitations. Par exemple, les expositions de longue durée à des niveaux sonores inférieurs à 70-80 dB n’induisent pas de lésions. En revanche, un son très intense procure une sensation désagréable, voire même douloureuse ; 120 dB constituent le seuil de la douleur. Au delà de 120 dB, les tympans peuvent subir des lésions importantes ainsi que les cellules ciliées de l’oreille interne. Des ruptures ciliaires apparaissent avec des bruits impulsionnels dépassant 130 dB crête.

- L'émergence et le rythme du bruit : un bruit impulsionnel ayant un caractère soudain et imprévisible est plus nocif qu'un bruit continu de même énergie.

- La durée d'exposition : pour une même ambiance sonore, plus la durée d'exposition est longue, plus les lésions auditives de l'oreille interne seront importantes. La succession des expositions professionnelle et extraprofessionnelle (discothèques, concerts, baladeurs…) augmente la durée d’exposition, donc le risque de lésions auditives.

- La vulnérabilité individuelle : l’âge, les antécédents infectieux de la sphère ORL, les antécédents de traumatisme crânien, certains troubles métaboliques ou de la tension artérielle peuvent accroître l’effet délétère du bruit.

- L'association avec d’autres expositions à risque : l'exposition au bruit associée aux vibrations et à des agents chimiques ou médicamenteux ototoxiques peut augmenter le risque de traumatisme auditif.


Effets du bruit sur l'audition

Effets du bruit sur l'audition

Fatigue auditive et surdité

Premier signal d’alarme lié à une exposition à un bruit intense de manière répétée, la fatigue auditive se caractérise par une perte temporaire de l’audition. Vos oreilles sifflent, vous êtes obligés de faire répéter certains mots… Ce n’est pas anodin.
 

Acouphènes

Selon la définition de l’association France Acouphènes, l’acouphène chronique est un bruit subjectif, entendu sans cesse, jour et nuit, dans l’oreille  ou dans  la tête, sans aucun stimulus sonore extérieur. Il survient fréquemment après un traumatisme sonore.
 

Hyperacousie

L’hyperacousie se caractérise par le fait de percevoir les sons à un niveau bien supérieur à la normale. Très prononcée, elle rend insupportable les bruits de la vie quotidienne. Elle peut être la conséquence d’un traumatisme sonore aigu.
 
 

Effets extra-auditifs du bruit


Effets extra-auditifs du bruit

 

Bruit et gêne

Le bruit a un caractère éminemment subjectif. En fonction de divers paramètres, un son pour une personne devient un bruit pour une autre, dès lors qu’il provoque une sensation désagréable ou est considéré comme dangereux pour la santé.
 

Bruit et apprentissages

Dans les locaux d’enseignement, la maîtrise du bruit est un élément essentiel pour l’apprentissage. Les connaissances actuelles montrent qu’une exposition excessive retarde l’acquisition de la lecture et induit des conséquences néfastes sur les comportements.
 

Bruit et troubles du sommeil

L’oreille ne se repose jamais. La nuit, le bruit continue d'agresser l'organisme. Les troubles du sommeil constituent un des effets sanitaires les plus étudiés.
 

Bruit et fonctions physiologiques

Les études épidémiologiques conduites ces dernières années apportent les preuves scientifiques des effets néfastes du bruit sur les fonctions physiologiques.
 
 
 

Recommandations de l'OMS


Parce que le bruit constitue une menace pour la santé publique, l’Organisation Mondiale de la Santé a élaboré des valeurs guides à ne pas dépasser dans les logements, les établissements d’enseignement...  afin de se prémunir des risques.

 
 
 
Environnement spécifique
Effet sur la santé
Niveau moyen (LAeq)
Niveau maximum (LAmax)
JOUR
Zone résidentielle (à l’extérieur)
Gêne sérieuse
Gêne modérée
55
50
 
Salle de classe
Perturbation de l’intelligibilité de la parole
35
 
Cour de récréation
Gêne
55
 
Cantine*
Gêne liée à l’effet cocktail
65
 
Hôpital
Interférence avec le repos et la convalescence
30
40
Zone commerciale
Gêne importante
70
 
Musique
Effets sur l’audition
100 (15 min)
85 (8h)
110
Impulsions sonores (feux d’artifices, armes à feu…)
Effets sur l’audition
 
140 (adultes)
120 (enfants)
NUIT
Zone résidentielle (à l’extérieur)
Troubles du sommeil :
Valeur cible intermédiaire 1
Valeur cible intermédiaire 2
Objectif de qualité
 
55
40
30
 
Insomnie
42
 
Utilisation de sédatifs
40
 
Hypertension
50
 
Infarctus du myocarde
50
 
Troubles psychologiques
60
 
Chambre à coucher
Perturbation des phases du sommeil
 
35
Eveil au milieu de la nuit ou trop tôt le matin
 
42
 
* recommandation GIAc
 
L’estimation du risque d’atteinte de l’audition doit prendre en compte l’exposition totale au bruit qu’il soit de nature professionnelle ou extraprofessionnelle. L’OMS recommande de ne jamais dépasser 140 dB crête pour les adultes et 120 dB crête pour les enfants lors d’une exposition au bruit impulsionnel.
 
 
 

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